« La liberté doit être supprimée jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie, jusqu'à ce que la nation devienne homogène. »
Habib Bourguiba[2]

En 2018, Trois Noirs tunisiens ont fait appel au ministère de la justice pour changer leurs noms de famille qu’ils trouvent injurieux. Leurs noms de famille عتيق الدالي )esclave affranchi d'el-Dali), الوريمي (‘urimi) et الابيض )al-abyadh), n’évoquaient pas seulement le souvenir traumatisant de l’esclavage mais également leur propre écart généalogique dans un pays où la discrimination lignagère persiste.[3] Des noms de famille comme chouchan,[4] 'ucif (esclave/serviteur), atig (affranchi) et autres, ne rappellent pas seulement la lignée introuvable des noirs tunisiens, mais aussi leur perpétuel sentiment d’être étrangers, les poussant à la marge de ce qui constitue une identité nationale tunisienne. La fluidité de ces patronymes, en particulier chouchan et 'ucif, et leur capacité à se transformer en insultes témoignent de leur effet stigmatisant et expliquent la quête croissante de nombreux noirs tunisiens pour les changer.

La racialisation, comme un sous-produit de l'homogénéisation

L’étrange affaire des noms de famille des noirs tunisiens reste l'une des nombreuses lacunes du projet d'assimilation fondamentaliste de l'État-nation postcolonial et de ses politiques raciales mandatées par Habib Bourguiba (1957-1987), le père de la nation tunisienne moderne. Inspiré par la "turcité"[5] de Mustafa Kemal Atatürk, Bourguiba s'est efforcé de créer un modèle de citoyenneté fondé sur la suprématie de la "Tunisianness/Tunisianité" (التونسة([6] qui visait à homogénéiser les différents segments sociaux et à créer le sentiment commun d'appartenance à une nation tunisienne, au-delà des affiliations religieuses ou patrilinéaires. Pour lui, la persistance de la parenté agnatique et par alliance au sein de la société était antagoniste avec le projet global de formation de l’État.

Pour démanteler la force politique du "La République des cousins,"[7] Bourguiba s'est lancé dans une série de règles bureaucratiques rigides qu'il a consolidées avec le patriarcat,[8] incarné par sa propre image du père de la nation (al-zaim).[9] Des réformes et des politiques d’État agressives telles que la centralisation du gouvernement et l'introduction d'un droit progressif de la famille avaient pour but de cultiver le modèle de la famille nucléaire et de détacher les individus de leurs groupes de parenté élargis.[10]

Les noms patronymiques ont été introduits en 1959[11] en s’appuyant sur les politiques de conscription ayant débuté en 1860 sous le règne du bey hussainide Sadok (1859-1882). En tant qu'État, également investi dans la gestion de la société postcoloniale/post-impériale, les noms de famille sont devenus indispensables pour faire valoir les droits au savoir et au pouvoir face aux autorités patrimoniales locales. Pour affaiblir le pouvoir des alliances agnatiques et de leur parenté fictive, l'État a utilisé les noms de famille légaux, entre autres, pour légiférer un changement d'identité collective des loyautés tribales et des structures de parenté généalogique vers l'unité figurative de la "famille tunisienne," symboliquement incarnée par le leader national Habib Bourguiba. En conséquence, des comités locaux ont été formés et chargés d'éliminer les noms patronymiques qui reflétaient les lignées tribales ininterrompues et de désigner ceux qui avaient interdit l'infinité généalogique, caractéristique des pratiques de dénomination habituelles de l'époque. Après avoir créé et diffusé des noms de famille héréditaires fixes, l'État postcolonial s'est ensuite lancé dans une campagne de révision[12] des noms de famille qui a duré jusqu’aux années 1970, visant les noms et prénoms jugés incivils, stigmatisants ou ayant un caractère étranger c’est-à-dire non-maghrébin/non-tunisien. Les noms de famille qui ont une connotation, étrangère, comme "Gnawi" ou "El-Hausi,"[13] ou qui évoquaient les hiérarchies du passé impérial décadent, ont également été interdits. Avec la suspension du beylicat, les descendants de la dynastie des Husainides (1705-1957) n'ont pas été autorisés à porter le titre de courtoisie du "Bey" comme nom de famille ; on leur a préféré Al-Hussayni, Ibn Husseyn ou El-Adel.[14]

Pourtant, dans le cadre de ce processus de changement et de révision des noms de famille, des noirs tunisiens ont subi un schéma de changement atypique qui les a transformés en citoyens-sujets. Si certains noms de famille comme chouchan (descendant d'esclave libre) ont été changés par Shair, Hamrouni et Zitouni, ces noms de famille nouvellement acquis ont renforcé les relations clientélistes qui liaient les descendants d’esclaves et des maîtres. Bien qu'ils n'évoquent pas explicitement la mémoire de l'esclavage ou le passé impérial ottoman que l'État cherchait à effacer, ces nouveaux noms ne sont pas profondément ancrés dans la structure de parenté. Ainsi, l’absence de parenté des noirs tunisiens a été explicitement soulignée par l'attribution de noms de famille qui mettaient en évidence leur subordination généalogique.

Ironiquement, certains des noms de famille nouvellement acquis ont instantanément ressuscité l'histoire de l'esclavage et de la servitude. Des noms considérés comme des insultes racistes à l’image de ‘ucif et chouchan sont bien adoptés aujourd’hui comme des noms de famille légaux dans les documents officiels comme les actes de naissance et les cartes d’identité nationales[15]. Un troisième groupe de noirs tunisiens a été encore plus humilié avec des noms de famille de tribus esclavagistes ; c'est-à-dire qu'une famille noire en Tunisie peut porter le nom d'"esclave affranchi" d'une riche "famille esclavagiste."[16]

En revanche, les esclaves blancs ou mamluks,[17] originaires d'Europe de l'Est, de Méditerranée septentrionale et de Circassie, n'ont pas subi le poids de l'esclavage de leurs ancêtres.[18] Compte-tenu de leur phénotype noir, leur pratique de dénomination historiquement ancrée, leur proximité physique en tant que membres de la famille fictive élargie de leurs anciens maîtres, les noirs tunisiens ont été davantage racialisés et classés en tant que descendants d'esclaves, ce qui n'était pas le cas des anciens esclaves blancs.[19]

Les descendants d'esclaves blancs ont été intégrés dans une culture qui les valorisait pour leur couleur de peau,[20] tandis que les noirs tunisiens sont passés d'une catégorie sociale d'esclaves à celle de descendants d'esclaves. C'est peut-être l'intégration historique des femmes blanches esclaves dans le harem et l'établissement de liens de sang avec l'élite ottomane qui les ont protégées et aidées à surmonter la discrimination fondée sur le lignage. En ce qui concerne les esclaves blancs de sexe masculin, incorporés dans le système militaire esclavagiste Kouloughli, cela est peut-être dû à leur puissance antérieure inégalée qui n’a pas complètement disparu sous le colonialisme ou après l'avènement de l'État-nation.

On peut dire que ces tentatives d'éradication de la force politique du patrimonialisme local sont ambivalentes.  D'une part, les hiérarchies lignagères ont été largement dépassées par la majorité dans la Tunisie contemporaine[21]. De telles politiques de modernisation discriminatoire auraient même pu contrecarrer les relations clientélistes dans lesquelles de nombreux descendants d'esclaves ont été piégés depuis la manumission (1846/1890) jusqu'à l'indépendance (1956). En outre, l'accent mis par l'État sur la famille nucléaire et l’éradication des relations tribales ont permis aux noirs tunisiens à prendre relativement leurs distances de ces liens de subordination, car ils étaient eux aussi considérés comme des citoyens tunisiens et étaient encouragés à adopter le modèle de la famille nucléaire en tant que base de parenté, afin de surmonter leurs propres affiliations tribales qui les liaient de plus en plus aux tribus de leurs anciens maîtres. La réforme agressive de l'État a également atténué le pouvoir politique des tribus qui étaient non seulement dangereux pour la formation d'un État homogène, mais aussi pour leur attachement aux théories prémodernes de la pureté raciale de l'ascendance arabo-berbère qui auraient aggravé la situation déjà compliquée des noirs tunisiens. Bien que l'adhésion des clans aux formes prémodernes de discrimination lignagère n'ait pas perdu son efficacité dans l'historicisation des origines des noirs tunisiens en tant que descendants d'esclaves, son pouvoir reste limité.

D'un autre côté, l'affaiblissement de cette solidarité fondée sur la parenté et du pouvoir politique des tribus pourrait également avoir perpétué les relations clientélistes dans le pays. Je postule que le nouvel autoritarisme patriarcal incarné par la bureaucratie stimulant le changement, a peut-être réduit les prétentions des tribus au pouvoir politique, mais a involontairement renforcé leur attachement aux marqueurs symboliques et au prestige d'une époque révolue, celle de la propriété des esclaves. Dans un besoin désespéré d'affirmer leur supériorité désormais limitée, les tunisiens d'ascendance dite "arabe" noble se sont accrochés à ce qui témoignait de leur gloire passée. Ils ont cherché à renforcer les codes d'honneur pour préserver des relations de subordination qui ne procuraient plus aucun avantage économique, mais plutôt des images abstraites qui authentifiaient un passé d’une lignée honorable et d’une richesse provenant du commerce d’esclaves.

De l’autre côté du spectre, les descendants d'esclaves noirs sont également encouragés ou manipulés pour continuer à jouer certains rôles traditionnels renforçant la relation patron-client, comme cuisiner pendant les rites de passage et les cérémonies de mariage, et pour lesquels ils sont symboliquement récompensés. Cette complicité des descendants d'esclaves est peut-être exacerbée par leurs privations économiques et leur perte de pouvoir. Dans ses tentatives de rupture avec ce qui a précédé sa formation, l'État-nation tunisien n'a jamais reconnu le désavantage économique dont les descendants d'esclaves continuent de souffrir, car cette reconnaissance risque de singulariser le groupe, ce qui, dans un pays qui cherche à s'homogénéiser, peut aller à l'encontre de l'essence même de son idéologie nationale. Il ne s'agit pas seulement d'une critique de l'introduction et de la révision des noms patronymiques, mais aussi des politiques de l'État qui ciblent les alliances fondées sur la parenté dans le pays. L'attention portée à ces puissantes tribus a détourné l'attention des groupes sociaux qui leur étaient historiquement subordonnés. La rigidité des politiques de modernisation qui prétendaient consacrer la citoyenneté entière n'a pas effacé les stigmates de l'esclavage ni restauré la dignité des noirs tunisiens.

Les noirs tunisiens ont désormais cherché à changer les noms de famille qu'ils considéraient comme humiliant et évocateur d'une histoire stigmatisante d'esclavage et de servitude. Si certains ont réussi à changer leurs noms, de nombreux noirs tunisiens se sont heurtés à la rigidité de la bureaucratie de l'État, et plus particulièrement à la loi sur le nom de famille. Avec la dissolution des comités des noms de famille dans les années 1970, les demandes de changement des noms de famille sont généralement rejetées ou restent en suspens au ministère de la justice. On peut donc conclure que l'avènement de l'État-nation, bien qu'il ait supplanté certaines de ces questions de lignage et de race, n'a pas réussi à supprimer le fardeau de l’histoire qui pesait sur la formation de l’identité des noirs tunisiens.

Dans une large mesure, on peut considérer que le projet d'assimilation soutenu par l'État a réussi à réduire les différences et à affaiblir les alliances fondées sur la parenté qui auraient pu contrarier davantage l'intégration des noirs tunisiens. Cependant, il n’a pas non plus réussi à effacer l’idée de l’esclavage de la mémoire collective, mais a plutôt exacerbé la discrimination raciale pratiquée à leur encontre, considérant qu’ils sont des descendants perpétuels d’esclaves.

Aujourd’hui, l’héritage de l’esclavage est toujours présent et difficile à supprimer de la mémoire nationale officielle et de l’historiographie, et dans la sémantique jamais effacée qui l'évoque dans les noms de famille des noirs tunisiens. La persistance de ces épithètes anachroniques, à la fois comme insultes et comme noms de famille, ne témoigne pas seulement de la racialisation de l’esclavage, mais aussi du mépris du noir qui est généralement assimilé à l’esclavage, dans un continent où la négrité est supposée être une partie intégrante de son identité.  

Traduit de l’anglais par Yousra El Hamdaoui

Bibliographie :

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Tillion, G. (1983). The Republic of Cousins: Women's Oppression in Mediterranean Society. Al Saqi Books.

[1] Cet article a été initialement publié en anglais par POMEPS Studies en 2020. Voir Afifa Ltifi, « Disarticulating blackness or the semanitcs of (anti)blackness in Tunisia » POMEPS Studies 40 – Africa and the Middle East : Beyond the Divides, https://pomeps.org/disarticulating-blackness-or-the-semantics-of-antiblackness-in-tunisia.

[2] “No Time for Democracy.” TIME Magazine 72, no. 13 (September 29, 1958): 21.

[3] Alors que le nom de famille d'Atig al-Dali signifie "esclave affranchi de la famille al-Dali", al-Abyadh et L'urimi sont les noms de famille de deux familles propriétaires d'esclaves.

[4] En tant que groupe, les chouachines (pluriel de chouchan) ont historiquement précédé les Africains noirs de l'Ouest (principalement les Kanuri et les Hausa) en Tunisie. Ils auraient été réduits en esclavage vers 1738 sous l'égide de Youssef Dey (1610-1637), le souverain turc qui a construit le marché aux esclaves de Suq el-Birka, pour la vente exclusive d'esclaves noirs. Voir aussi, Ismael Montana, “The Borie Colonies of Tunis” in Slavery, Islam and Diaspora, ed. Behnaz Mirzai, et al. (Africa World Press, 2009), 155-168.

[5] Carl L. Brown, "Bourguiba and Bourguibism Revisited: Reflections and Interpretation." Middle East Journal 55, no. 1 (2001): 43-57. Accessed 14 March 2020.

[6] Bien que les historiens fassent remonter son origine à la dynastie berbère des Hafsides (1229-1574), la tunisianité, idéologie de l'unité et de l'homogénéité, est devenue une idéologie officielle de l'État décolonial depuis les années 1920. Voir aussi Sophie Bessis, Histoire de La Tunisie : De Carthage à nos Jours (Paris : Tallandier, 2019.)

[7] En s'inspirant du La République des cousins de Germaine Tillion. Voir Germaine Tillion, The Republic of Cousins: Women's Oppression in Mediterranean Society (Al Saqi Books, 1983).

[8] Mounira M. Charrad, “Central and Local Patrimonialism: State Building in Kin-Based Societies,” The Annals of the American Academy of Political and Social Science 636 (2011): 49.

[9] Michel Camau and Vincent Geisser, Le Syndrome Autoritaire: Politique En Tunisie De Bourguiba à Ben Ali (Paris: Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 2003), 73-89.

[10] Mounira M. Charrad, States and Women's Rights: the Making of Postcolonial Tunisia, Algeria, and Morocco (Berkeley: University of California Press, 2001), 57.

[11] Il est important de noter qu'Ahmed Bey (1837-1855) avait également conscrit des militaires qui ont combattu aux côtés des Français, des Anglais, des Ottomans et des Sardes lors de la guerre de Crimée (1853-1856), contre les Russes. Pour el-Habashi, les conscriptions militaires ont plutôt commencé pendant la période coloniale. Voir Mohamed Ali El-Habashi Altunisiyūn, al-ūsūl wa ‘al-Alkāb (Manshurāt Stumidia, 2018).

[12] M. El-Habashi, Altunisiyūn, 99.

[13] Last names like bel-Manoubi as well. See, El-Habashi, Altunisiyūn,184-185.

[14] See El-Habashi, Altunisiyūn, 95.

[15] Mariem Nasri, “Alkaab Onsoria,” The New Arab (11 August 2015).

[16] Nada Issa, “Tunisia’s Dirty Secret,” Aljazeera (17 March 2016).

[17] Le sens littéral du mot "mamelouk" est "possédé". Les mamelouks n'ont jamais été désignés comme des esclaves ou des serviteurs. Même les termes arabes tunisiens locaux les désignant n'ont jamais été racialisés et ont divergé de ceux réservés aux esclaves noirs et aux descendants d'esclaves.

[18] Il est important de rectifier que le système d'esclavage ottoman était souvent multiethnique et qu'il incluait des sujets blancs réduits en esclavage, originaires des rives de la Méditerranée septentrionale, de Circassie et d'Europe de l'Est.

[19] À travers l'histoire du mamelouk Hussein Bin Abdallah et les querelles autour de son héritage, l'ouvrage de l'historien M'hamed Oualdi, Slave Between Empires, met en évidence le pouvoir sociopolitique et économique des sujets mamelouks, dont ne disposaient pas les esclaves noirs. Voir, M'hamed Oualdi, A Slave between Empires: a Transimperial History of North Africa (New York: Columbia University Press, 2020.)

[20] Salvatore Bono, D’esclaves à marins dans la méditerranée de l’époque Moderne (L’ Harmattan, 2006), 71.

[21] Les théories prémodernes tunisiennes sur la lignée n'avaient pas le même poids sociopolitique qu'en Mauritanie ou au Soudan, par exemple. Au moins dans un pays doté des lois sur la citoyenneté les plus progressistes d'Afrique du Nord et du monde arabophone, ces mythes d'origine arabe ont fini par contredire les efforts de modernisation de l'État-nation.